Il est bien rare qu’on prénomme aujourd’hui un enfant , Mamengui, Mouetsi, Madjina. Pourtant les noms ont leurs significations. Les noms français que nous portions sont souvent une forme d’assimilation silencieuse qu’on ne l’imagine souvent.
Voici certains noms punu réservés aux femmes, tels que par exemple :Badjinu, Baluki, Bukandu, Dimengi, Ibondu, Issangi, Madjina, Marundu, Massolu, Masombi, Matsanga, Mubouanga, Nyangi, Ulabu, Pemba, Tsone.
De même, certains noms sont exclusivement réservés aux hommes. Il s’agit par exemple de :Buasse,Bubale, Buka, Diramba, Ndjembi, Kassa, Mabundu, Ibouanga, Mabunda, Mungala, Munguengi, Mundanga, Mombo, Moanda, Nduka, Mundanga, Mudounga, Mundjiegu, Mussiru, Mussodu, Muyama, Nding, Nzamba, Nziengui, Nzatsi, Mangala, Mapessi.
Voici quelques exemples de noms mixtes : Bakita, Bibalu, Bignounba, Burobu, Ditengu, Ibinga, Kumba, Mambundu, Mamfumbi, Maroga, Matamba, Mbumba, Moussunda, Matsanga.
Les jumeaux recoivent des couples de noms inséparables tels que les suivants:Irondu na Yenza, Marundu na Mbumba, Mfubu na Nzagu, Mubamba na Muduma, Musiali nà Mwenzi, Tenda nà Nymbù, Tsona nà Mudungu.
Des noms spécifiques sont aussi attribués aux enfants qui naissent après des jumeaux. Le premier s'appelle Kumba, et le deuxième Ibinga. Cette règle s'applique chaque fois que des jumeaux sont nés vivants, viables ou non.
Certains considèrent le nom propre personnel comme dépourvu de signification. Une telle attitude ne convient pas aux anthroponymes des Bapunu qui présentent au moins un sens littéral (parfois perdu de vue) et un sens symbolique.
Les champs sémantiques dans lesquels les Bapunu ont puisé leurs anthroponymes relèvent des domaines suivants:
Voici le sens symbolique qui s’attache au nom concerne le plus souvent une caractéristique de l’enfant, ou de sa famille, ou du groupe social tout entier au moment de la naissance. Musunda est, par exemple, le nom que l’on donne à un enfant qui à l’accouchement s’est présenté par les pieds (du verbe usunda, “descendre”). Bakita, est le nom que l’on donne à un enfant qui présente une malformation à la naissance.
Bien sûr, les noms de jumeaux indiquent qu’un enfant est né d’une grossesse multiple, mais en outre il est couramment admis que ces noms ont une influence sur la personnalité à venir de leurs porteurs. Ainsi, des jumeaux nommés Mubamba et Muduma, seront sans doute des être malfaisants parce que ces mots désignent deux espèces de serpents très venimeux. S’ils s’appellent Mfubu et Nzagu, ils seront doués d’une force exceptionnelle, parce que ces mots signifient “hippopotame” et “éléphant”. Enfin s’ils se nomment Irondu et Yenza, c’est à dire “amour” et “gentillesse”, ce seront des gens de caractère facile.
Lorsqu’une famille a connu une forte mortalité infantile, les enfant survivants reçoivent des noms évoquant la mort : Mbina, signifie “tombe” et est suffisamment explicite. Buling, sur ulinga, “voyager”, indique que l’enfant ne vivra sans doute pas et qu’il est seulement de passage chez les vivants. Musiru, “brousse”, suggère de même que son séjour au village sera de courte durée et qu’il faudra bientôt l’emmener en brousse, c’est à dire l’enterrer. Butamba, signifie “terre”, Burobu , “boue”, Mafumbi “cadavre”: tous évoquent la mort.
Inversement, Yesi signifie “chance”. C’est un nom que l’on donne à un enfant dont la mère a craint pendant longtemps d’être stérile et eu finalement la chance, considérée comme une grâce des ancêtres, de concevoir. Il arrive aussi que le nom commémore un événement qui a marqué la vie de tout une communauté, comme par exemple Mantsala, nom donné à un enfant né en période de disette et formé sur Ntsala “faim”.
Source: Pholia Jérome T. KWENZI-MIKALA
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